L’isolation thermique par l’intérieur (ITI) est l’un des moyens les plus efficaces pour améliorer la performance énergétique d’un logement. Elle permet de réduire les déperditions de chaleur, d’optimiser le confort thermique et de réaliser des économies d’énergie durables. Mais une fois l’isolant posé et les plaques de doublage installées, une question revient souvent : faut-il repeindre systématiquement les murs ? Et si oui, quand, comment, et avec quels produits ?
Dans ce guide, rédigé avec Marsac, peintre à Angers, nous te donnons toutes les clés pour bien gérer la phase de finition après une ITI, en t’aidant à comprendre les étapes essentielles, les bons choix de peinture, et les erreurs à éviter.
Les étapes de finition après la pose de l’isolant : enduit, ponçage, primaire…
Une isolation thermique par l’intérieur implique généralement la pose de panneaux isolants (laine de verre, laine de roche, polyuréthane, etc.) fixés sur une ossature ou collés directement sur les murs. Ils sont ensuite recouverts d’un parement (souvent des plaques de plâtre type BA13). Ce support n’est pas prêt à peindre en l’état.
Voici les étapes de finition indispensables avant d’envisager la peinture :
- Bouchage des joints. Les plaques de plâtre doivent être jointées à l’aide d’une bande à joint et d’un enduit spécifique.
- Application de l’enduit de lissage. Une ou deux couches d’enduit sont nécessaires pour homogénéiser la surface et masquer les irrégularités.
- Ponçage minutieux. Pour une finition parfaite, un ponçage léger est essentiel entre chaque couche d’enduit.
- Dépoussiérage complet. Avant toute peinture, le support doit être propre, sec et dépoussiéré à fond.
- Application d’une sous-couche (ou primaire). Indispensable pour réguler la porosité du plâtre et garantir une bonne accroche de la peinture.
Bon à savoir : Une mauvaise préparation du support peut entraîner des cloques, des fissures, ou un décollement prématuré de la peinture.
Combien de temps faut-il attendre avant de repeindre un mur isolé ?
Le délai à respecter avant de repeindre un mur isolé dépend avant tout du type d’enduit appliqué et des conditions de séchage dans la pièce. Pour un enduit à séchage rapide, il faut généralement compter entre 12 et 48 heures par couche, en fonction de son épaisseur. Une fois le ponçage final réalisé, il est recommandé d’attendre encore 48 à 72 heures pour s’assurer que le support soit parfaitement sec.
L’humidité ambiante joue également un rôle clé : une pièce mal ventilée ou trop humide peut rallonger considérablement le temps de séchage. Un bon moyen de vérifier si le mur est prêt consiste à poser la main à plat sur la surface. Si celle-ci paraît froide ou légèrement humide au toucher, mieux vaut patienter encore un peu. Peindre trop tôt, alors que de l’humidité est encore présente, peut compromettre l’adhérence et la tenue de la peinture.
Quels types de peinture sont recommandés (ou à éviter) sur un support fraîchement isolé ?
Voici un tableau récapitulatif pour bien choisir ta peinture :
Type de peinture | Avantages | Inconvénients / À éviter si… | Adapté ITI ? |
Acrylique | Séchage rapide, peu d’odeur, bon rapport qualité/prix | Faible pouvoir couvrant si support mal préparé | ✅ Oui |
Peinture mate | Cache les petits défauts, esthétique sobre | Moins résistante aux frottements | ✅ Oui |
Peinture satinée | Facile à entretenir, lumineuse | Fait ressortir les défauts si le mur n’est pas lisse | ✅ Oui si préparation parfaite |
Peinture glycéro | Résistante et tendue | Émissions nocives, longue à sécher, odeur forte | ❌ À éviter |
Peinture isolante thermique | Réduction de ponts thermiques très localisés | Peu d’effet réel sans ITI globale | ❌ Gadget seul |
Peinture anti-humidité | Utile en complément dans pièces humides | Ne remplace pas une bonne isolation | ✅ Cas particuliers |
Peut-on conserver son ancienne peinture ou faut-il tout refaire ?
Dans le cas d’une isolation par doublage (BA13, placo), l’ancien mur peint est recouvert par l’isolant : on ne repeint donc pas sur la peinture existante. Il s’agit d’un mur neuf, qui nécessite une finition complète.
Cependant, si tu as simplement isolé une cloison par l’intérieur sans la démonter (ex. isolant mince collé), il est théoriquement possible de garder la peinture si :
- le support est parfaitement propre,
- il ne présente ni cloques ni fissures,
- la nouvelle finition est compatible (ex. peinture acrylique sur ancienne acrylique).
Mais attention : la majorité des artisans recommandent de tout refaire pour éviter les incompatibilités de support et assurer une meilleure tenue dans le temps.
Doit-on passer une sous-couche spécifique ?
Oui, la sous-couche est indispensable lorsqu’on travaille sur une cloison neuve, qu’il s’agisse de plâtre, de plaques de doublage ou d’un enduit fraîchement appliqué. Elle joue un rôle clé dans la bonne tenue de la peinture en régulant l’absorption du mur, en empêchant l’apparition de taches ou d’auréoles, et en garantissant un rendu homogène et durable.
Parmi les produits adaptés, la sous-couche spéciale plaques de plâtre est idéale pour répondre à la porosité du BA13. Dans les pièces humides comme la cuisine ou la salle de bain, une sous-couche anti-humidité est préférable. Il existe aussi des sous-couches isolantes qui, bien que facultatives, peuvent renforcer légèrement le confort thermique ou acoustique dans certains cas.
À l’inverse, peindre directement sans sous-couche est une erreur fréquente à éviter, tout comme l’utilisation d’un primaire mal adapté à la finition choisie. Ces négligences peuvent nuire à l’esthétique, à la durabilité du revêtement, voire provoquer des désordres à moyen terme.
Les erreurs à éviter après une isolation intérieure
Repeindre trop rapidement après une isolation intérieure compromet la qualité du résultat. Même avec une bonne peinture, un mur insuffisamment sec peut présenter des défauts visibles ou des problèmes d’adhérence.
Utiliser un produit inadapté au support, comme une glycéro sur du plâtre, risque également de nuire à la tenue dans le temps. Les finitions jouent aussi un rôle très important : un enduit mal poncé laissera apparaître toutes les irrégularités, malgré plusieurs couches de peinture. Enfin, peindre sur un support encore humide favorise l’apparition de cloques ou de moisissures. Mieux vaut attendre que tout soit parfaitement prêt pour garantir un rendu propre et durable.
En bonus : 5 conseils pour des finitions réussies après une ITI
- Prévois un budget pour les finitions : la peinture représente souvent 10 à 15 % du coût total des travaux.
- Choisis des teintes lumineuses : l’ITI réduit parfois légèrement la surface ou la lumière naturelle.
- Ajoute des éléments déco isolants : rideaux épais, tapis, panneaux muraux en bois, etc.
- Soigne les angles et encadrements : ce sont les premiers endroits visibles.
- Pense à la ventilation post-travaux : pour éviter la condensation et préserver les revêtements.
Oui, il est nécessaire de repeindre après une isolation thermique par l’intérieur, mais pas immédiatement ni n’importe comment. La phase de finition (enduit, ponçage, sous-couche, peinture) est cruciale pour assurer un rendu esthétique durable et compatible avec ton nouvel environnement isolé.
En suivant les bonnes étapes, en choisissant les bons produits, et en respectant les temps de séchage, tu t’assures d’un résultat à la fois efficace sur le plan thermique… et agréable à vivre au quotidien.